Errances
Écrire…
Écrire, c’est un vieux rêve. Depuis que je sais écrire, j’écris. Mais écrire est difficile.
J’écris, mais je suis traversé par des forces contraires, quand j’écris.
Premièrement, j’écris ce qui me passe par la tête. Il s’agit de ce besoin-désir-envie impérieux, besoin d’écrire ce que je ressens, ce que je vis, ce que je pense là, ici et maintenant, à l’instant. Et cette force semble bienfaisante et libératrice, jusqu’à ce que je réalise à quel point une telle écriture est intime, personnelle, et impudique. Cette force peut me pousser à écrire des mots qui, ensemble, n’ont ni queue ni tête. Parfois, quand je relis mes écrits passés, je n’y comprends rien. Car cette injonction intérieure à l’écriture se fiche pas mal de la cohérence ou de la structure, elle se fiche bien de transmettre quelque chose d’intelligible : il s’agit de coucher sur le clavier tout ce qui passe par la tête, comme ça vient. Paradoxalement, on me renvoie souvent que mes écrits sont structurés, alors que je ne le vois pas. C’est comme ça.
Deuxièmement, j’écris pour être lu. Dans la vie, j’accorde une grande importance à la transmission des savoirs, des connaissances, et des réflexions. L’avantage d’un blog comme celui-ci, c’est que chacun·e peut lire et prendre ce qui lui convient. Réagir en laissant un commentaire ou non. Partager un article ou non. Ce n’est pas comme une discussion (qui peut avoir lieu bien entendu suite à la lecture), c’est un mode d’expression qui donne de la liberté au texte. Et ça me plaît.
Ce blog sera sans doute un vrai fourre-tout. Inspiré par la promenade (j’aime me promener, même si j’estime ne jamais me promener assez souvent) J’y raconterai des choses diverses et variées :
les pensées vagabondes sont vraiment les mots et les phrases qui me passent par la tête. J’ai très envie de livrer ma réflexion sur tel sujet, j’ai envie d’écrire mes émotions, etc ;
les sentiers balisés traitent de sujets précis, très souvent en lien avec la foi qui m’anime et mon activité en tant que pasteur ;
les paysages regroupent surtout des poèmes ou des écrits liés aux émotions véhiculées par la contemplation, pas forcément toujours de ma plume ;
les livres libres recensent des lectures qui ont été stimulantes pour moi, et qui m’aident à penser le monde qui m’entoure ;
les écrans libres recensent des tableaux, des films et des séries qui me stimulent ;
les chansons libres recensent des chansons qui rythment mon être.
Ce blog n’est pas un journal intime, c’est un outil de discussion, un outil de désaccord, et – peut-être, à terme – un outil d’accord. Au moins pour nous mettre d’accord sur nos désaccords. Dans tous les cas c’est un outil de partage et d’échanges.
Et l’errance, dans tout ça ?
Errer, c’est marcher sans but précis. Et penser, pour moi, c’est comme la marche. Écrire participe du même mouvement. Certaines personnes écrivent parce qu’elles ont un plan en tête : elles savent d’où elles partent, où elles vont, et à quelles stations elles doivent descendre pour changer de ligne de bus. C’est bien. Mais moi, je ne sais déjà pas souvent d’où je pars. Je prends un oiseau au passage, monte sur ses ailes lorsqu’elles se déploient, et m’envole avec lui pour savourer les mots que je viens de découvrir au gré d’une rencontre, d’une écoute, d’un silence, ou d’un bruit. Au fil de l’eau. Parfois, j’ai bien une idée qui me taraude, mais le plus souvent je pars de la page blanche, et c’est une dynamique que j’aime.
Un vieux sage du judaïsme disait :
Ne demande pas ton chemin à quelqu’un qui le connaît : tu risquerais de ne pas te perdre.
(rabbi Na’hman de Braslav)
Mieux se perdre pour mieux se retrouver.
C’est la dynamique de l’errance.
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